Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.
Merci à Babelio et Aux forges de Vulcain pour ce partenariat.
Un petit côté détective privé, un contexte d’entre deux guerres mondiales et la recherche de la vérité sur un soldat disparu, tout dans ce court roman me portait à le rapprocher d’Un long dimanche de fiançailles.
Ici on suit un narrateur inconnu, un soldat qui a vite quitté les combats en perdant une main à la bataille de la Marne mais qui a refusé de quitter le front et qui est resté jusqu’au bout.
Revenu à la vie civile et à sa femme, il a choisi d’enquêter, de redonner un nom à des corps anonymes, de permettre à des familles de dire adieu aux leurs et de réhabiliter des fusillés pour l’exemple.
La nouvelle mission qu’il accepte est une de celles pour lesquelles il n’a aucun espoir, une vieille dame étant persuadée que son fils est toujours vivant, mais il va l’accepter parce que ça paie bien. En plus ça lui permet de continuer de tenter de résoudre son mystère en cours, celui de la Fille de la Lune, une femme vue au milieu des champs de mine par de nombreux soldats.
On est dans un livre profondément touchant, le narrateur remonte la trace de , et à travers les rencontres qu’il fait il nous apporte des témoignages sur ce que chacun a vécu, toujours très touchants, bien souvent révoltants. Sans misérabilisme, il nous montre cette guerre pour rien, cette Der des Ders où toute la jeunesse de plusieurs pays a été sacrifiée pour quelques mètres gagnés.
Elle les regarde. Ils étaient jeunes. Des enfants ou pas loin. Des ados ou pas loin. Des adultes mais de loin.
On suit notre poète et sa fiancée à travers le pays, on espère qu’ils arriveront à se croiser, à enfin se retrouver. Mais ceux qu’ils croiseront ce sont surtout les autres qui viendront raconter leur histoire, l’Histoire, des petites histoires qui font la grande. C’est peut-être un peu futile et sans grand espoir, un peu facile d’aller dans ce sens là mais le narrateur ne le fait en fait jamais parce qu’il n’a plus grand espoir dans la paix, lui qui a tant perdu avec cette guerre.
Je ne voulais pas prendre le risque de les trouver sympathiques. Si on avait su qu’un boche c’est rien qu’un Français qui parle allemand, on aurait eu du mal à continuer à leur tirer dessus.
C’est poétique et réaliste, avec un style parfois un petit peu maladroit mais joli comme une histoire d’amour, résilient comme ceux qui ont survécu à une guerre et déprimant comme la suivante qui s’annonce.
Le soldat désaccordé
Gilles Marchand
Aux Forges de Vulcain
J’ai vraiment aime…..les horreurs de cette guerre tout en poesie quand eme….
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j’avais vu passer ton avis sur Instagram, ça m’avait beaucoup tenté !
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Oh merci !….c’est un auteur que je viens juste de connaitre…a voir pour ces autres romans….;)
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Les Guerres Mondiales n’étant pas mon sujet de prédilection sans toi, je serais passée à côté alors que ce titre a l’air très beau et le fait que ce ne soit pas misérabiliste est un gros atout.
Je note !
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J’évite aussi ces périodes là en temps normal, mais là j’ai trouvé ça très touchant, très poétique, avec des sales histoires mais aussi très pudique.
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