Moi, Simon, 16 ans, Homo sapiens

simon

Simon Spier, 16 ans, est gay. Personne n’est au courant. Les seuls moments où il est vraiment lui-même, c’est bien à l’abri derrière l’écran de son ordinateur. C’est sur un chat qu’il a « rencontré » Blue. Il ne sait pas grand-chose de lui. Simplement :
1/ Ils fréquentent le même lycée.
2/ Blue est irrésistible.
3/ Il l’apprécie énormément. (Pour être tout à fait honnête, Simon commence même à être un peu accro.)
Simon commet alors une erreur monumentale : il oublie de fermer sa session sur l’ordi du lycée. Résultat ? Martin, un de ses camarades de classe, sait désormais que Simon est gay. Soit Simon lui arrange un coup avec sa meilleure amie, soit Martin révèle son secret à la terre entière. Problème réglé ? Pas si sûr…

Barre-de-séparation

J’avais VRAIMENT besoin de lire ce livre en ce moment et je suis très heureuse de l’avoir fait alors que je n’en avais pas du tout l’intention.

Simon a deux vies.

Il y a la publique, dans laquelle il est entouré d’un groupe hyper hétéroclite mais dont tous les membres sont super attachants, que ce soit Abby, Nick, Garrett, Bram, Cal, les parents, les sœurs, … J’ai surtout adoré Leah, dans laquelle je me suis reconnue en un instant.
Même Martin est touchant à sa façon et il est difficile de le détester quand on le voit ramer de son côté.

Mais Simon a aussi un secret, qu’il ne partage qu’avec Blue, un inconnu avec qui il correspond par mail et qui est le seul à savoir qu’il est homosexuel.
Leur orientation sexuelle n’est un problème pour aucun des deux mais ils souhaiteraient simplement avoir le choix de le garder pour eux s’ils en ont envie. Et de décider eux mêmes le moment où ils le diront à leur entourage.

Au fait, petite parenthèse : tu ne trouves pas que tout le monde devrait en passer par le coming out ? Pourquoi l’hétérosexualité serait la norme ? Chacun devrait déclarer son orientation, quelle qu’elle soit, et ça devrait être aussi gênant pour tout le monde, hétéros, gays, bisexuels ou autres. Je dis ça, je dis rien.

C’est un livre adorable, touchant, le genre de livre doudou qui est capable de vous faire passer du sourire au serrement de cœur en un instant.
C’est aussi une très belle réflexion sur l’hétéro-normativité qui existe dans notre culture
Si personne dans l’entourage de Simon ou de Blue ne s’oppose à ce qu’ils sont, il est toujours posé comme une évidence que l’hétérosexualité, tout comme la blancheur de la peau, est normale.  Ce qui entraîne des propos qui peuvent être blessants, parfois même sans le vouloir.

Ce livre ne serait rien sans Simon, un joli personnage très réaliste, loin d’être parfait, mais avec une excellente capacité d’analyse et qui sait très bien qui il est.
Du coup, on ne tombe jamais dans le drame et j’ai vraiment apprécié d’essayer de deviner moi aussi qui est ce mystérieux Blue à la syntaxe si parfaite.
Et j’ai d’ailleurs adoré sa révélation, je crois que c’était la personne parfaite !

Le style est très simple, fluide, et s’accorde parfaitement à une relation qui évolue simplement vers autre chose, comme s’il s’agissait d’une évidence.
J’ai tellement aimé ce livre que je l’ai recommencé aussitôt (en mangeant des Oreo), c’est vous dire !

Et gros big up à cette passion pour le théâtre et la musique qui transpire à chaque page.
Je n’aurais jamais cru découvrir autant de choses et Elliott Smith tourne maintenant en boucle chez moi.

Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens
Becky Albertalli
Hachette

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