La Guerre du pavot

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Dans un monde médiéval, deux pays s’affrontent depuis des siècles : un immense empire, Nikara, et une petite île, Mugen. Jeune orpheline, Rin décide de tout faire pour échapper au mariage qu’ont arrangé ses parents adoptifs. Aidée d’un bibliothécaire qui s’est pris d’affection pour elle, elle se met à étudier en vue du concours Jeju, qui donne aux enfants les plus brillants du pays accès à l’académie militaire de Sinegard, chargée de former les futures élites de l’empire.
Après sa formation, sous l’égide d’un vieux maître fantasque et mystérieux, qui va peu à peu l’éveiller aux pouvoirs chamaniques qui sont les siens, la guerre larvée éclate de nouveau, sous les coups de boutoir de Mugen. L’académie est dissoute et ses membres affectés à l’une des douze divisions des Douze Provinces qui composent l’empire. Rin rejoint les sicaires de l’impératrice. Sous le commandement d’Altan, elle va devoir apprendre à maîtriser la force que lui prêtent les dieux pour tenter de venir à bout de Mugen.

Barre-de-séparation

C’est à la fois avec beaucoup d’attentes et de certitudes que j’allais aimer que j’ai démarré ce livre (qui, même si, encore une fois, ce n’est marqué nulle part, n’est qu’un premier tome de trilogie) tellement il avait tout pour me plaire.
Et, en effet, dans sa première partie, je me suis retrouvée dans un roman d’apprentissage très agréable où on fait la connaissance de Rin, jeune fille qui, pour éviter un mariage forcé, tente le concours d’entrée dans une académie militaire prestigieuse située à l’autre bout de son gigantesque pays.

Elle réussit son pari et on va suivre en sa compagnie ses premières années d’études, difficiles, ardues, mais au cours desquelles elle apprend beaucoup, en compagnie de Kitay, son petit pote sympathique, et Nezha, son ennemi juré.
Franchement, même si elle est très classique, j’ai beaucoup aimé cette partie. Les matières enseignées sont très techniques, il y a un peu de magie mais on nous enseigne aussi la tactique militaire et l’Histoire et on voit vite à quel point la situation géopolitique est loin d’être réglée puisque l’Empire Nikara vit une paix plus que très relative depuis que l’ile voisine de Mugen a du capituler à la fin de la guerre précédente à peine vingt ans plus tôt.

La guerre ne décide pas de qui a raison. Elle décide de qui reste en vie.

Il ne manque qu’une toute petite bascule pour que tout reparte mal et ça ne manque pas de se produire, embarquant ainsi le récit vers tout autre chose que je n’ai malheureusement pas beaucoup aimé.
Pendant ma lecture, j’ai beaucoup comparé l’héroïne à celle de Celle qui devint le soleil. Toutes les deux sont arcboutées sur leurs certitudes et s’enfoncent dans un niveau profond de détestabilité. A partir du moment où la guerre débute, Rin devient un personnage infect, enchaine décisions foireuses sur décisions foireuses malgré les multiples avertissements qu’elle reçoit et j’ai perdu tout attachement à elle parce que je ne comprenais plus du tout ses motivations (ou je les comprenais mais je n’étais pas d’accord avec elle). C’est assez déstabilisant parce que alors qu’Altan est un personnage très ambivalent qui a déjà décidé qu’il allait être méchant, Rin a elle encore le choix, j’aurai vraiment aimé l’aimer et le groupe formé fonctionne plutôt bien de par sa diversité et les personnages qui le composent.

Les réflexions posées sont plutôt justes, notamment sur les décisions prises pour boucler les conflits et qui laissent des situations inachevées ne demandant qu’à repartir. On nous parle aussi d’atrocités de guerre et ça tranche énormément avec un début de roman très scolaire, rendant l’ensemble très difficilement classable, mais aussi très décousu et dans le fond assez peu crédible alors que l’autrice cherche à nous ancrer dans une certaine réalité. Au moins le volet fantasy est bien plus présent que dans Celle qui devint le soleil, mais c’est pas pour autant que j’ai plus apprécié ma lecture.

La Guerre du pavot
R. F. Kuang
Babel

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