Moi, Peter Pan

peter pan

Au Pays Imaginaire, les enfants perdus ont la tête pleine de poux et le ventre fourmillant d’angoisse. Peter, Comte des grimaces et des jeux de Gros-mots, répand sa parole philosophique pour rassurer sa tribu, mais lui aussi est rongé par la tristesse et les doutes depuis le départ de Wendy. Seul face à lui-même, il va devoir affronter sa peur de grandir.

Barre-de-séparation

Peter Pan est un héros qu’on a bien souvent tendance à associer à sa version Disney, celle de cet enfant qui ne veut pas grandir et qui reste sur son île, accueillant les enfants abandonnés. 
La version de J. M Barrie était elle bien plus cruelle et je me demandais vers laquelle des deux Michael Roch aller pencher.

Et bien c’est simple, aucune des deux. On a bien un Peter Pan (mais pas celui qu’on connait), Clochette, Lili, les Indiens, les enfants perdus, le crocodile et les pirates mais, dans le fond, tous ces personnages ne sont là que pour servir de métaphores à l’auteur qui, à travers de courts chapitres, vient nous parler avec poésie de la vie.

Peter erre sur l’ile, fait des rencontres et parle avec les habitants de sa situation, de son ressenti, le tout au travers de quelques péripéties bien placées pour que le tout réussisse quand même à être assez fluide et pas trop artificiel.

Le résultat, c’est un livre fort joli, fort poétique, avec quelques passages qui m’ont marquée. 

– Tu sais, Peter, le Capitaine finira bien par t’avoir : tous les enfants grandissent.
– C’est vrai, vieil homme. Mais ils ne sont pas obligés de mourir pour ça.

Mais je pense que j’ai un esprit trop terre à terre et j’ai mis du temps à comprendre qu’il n’y aurait pas vraiment d’histoire à découvrir, pas de scénario à suivre, et ça m’a un peu déconcertée. Une fois que je l’ai intégré, j’ai mieux apprécié cette lecture, en picorant quelques jolies phrases.

La prochaine fois que je verrai ce crocodile de pacotille, ce croque-soupir de malheur, je lui dirai que moi, Peter Pan, je suis d’une myriade de trésors. Je n’ai pas peur de mes souvenirs, ils sont les ancres de mon présent.

La philosophie qui se dégage de l’ensemble est plutôt chouette, les leçons de vie fonctionnent mais moi, je n’attendais tout simplement pas cela de ce livre et certains passages étaient un peu trop abstraits pour mon caractère.
C’est un peu dommage parce que j’avais très envie d’aimer ce Peter Pan au ventre plein de bestioles qui le mangent de l’intérieur, comme une peur qui résonnera sans doute avec beaucoup de monde.

Moi, Peter Pan
Michael Roch
Folio SF

6 réflexions sur “Moi, Peter Pan

Laisser un commentaire