Terra Ignota – Tome 1 : Trop semblable à l’éclair et Tome 2 : Sept redditions

Année 2454. Trois siècles après des évènements meurtriers ayant remodelé la société, les concepts d’État-nation et de religion organisée ont disparu. Dix milliards d’êtres humains se répartissent ainsi par affinités, au sein de sept Ruches aux ambitions distinctes. Paix, loisirs, prospérité et abondance définissent ce XXVe siècle radieux aux atours d’utopie. Qui repose toutefois sur un équilibre fragile.
Et Mycroft Canner le sait mieux que personne… Coupable de crimes atroces, condamné à une servitude perpétuelle mais confident des puissants, il lui faut enquêter sur le vol d’un document crucial : la liste des dix principaux influenceurs mondiaux, dont la publication annuelle ajuste les rapports de force entre les Ruches. Surtout, Mycroft protège un secret propre à tout ébranler : un garçonnet aux pouvoirs uniques, quasi divins. Or, dans un monde ayant banni l’idée même de Dieu, comment accepter la survenue d’un miracle ?

Barre-de-séparation

Non, vous ne rêvez pas, depuis le temps que je dois le faire voilà enfin mon avis sur ces deux énormes livres que j’ai lu l’année dernière. Je me suis décidée à publier un billet groupé puisque mon ressenti est globalement le même sur les deux tomes et qu’ils sont plutôt à lire comme un ensemble, avant que le récit bascule sur un autre point de vue.

Terra Ignota vient nous parler du futur, de notre monde dans le futur qui a évolué suite aux progrès effectués dans la vitesse de déplacement des véhicules. Comme les humains n’ont plus besoin de rester toute leur vie au même endroit, ils ont fait le choix de se regrouper dans des ruches selon leurs affinités, en abolissant la notion de pays ou de frontières, puis en bash, des espèces de familles qui peuvent regrouper des personnes qui choisissent de vivre ensemble.
Certains d’entre eux n’en font pourtant pas parti et parmi eux il y a Mycroft, un étrange personnage qui est mis au service de l’humanité toute entière même s’il a tendance à souvent tourner autour du bash Saneer-Weeksbooth.
Je ne vais pas tourner autour du pot bien longtemps, si j’ai tenu si longtemps dans ma lecture c’est grâce à Mycroft et le mystère qu’il traine autour de lui et de son passé. Il est à la fois complètement hors du système en étant un simple Servant et complètement intégré au système puisque toutes les ruches font appel à lui.
Et quand un scandale menace d’éclater suite au vol d’une liste de personnalités influentes qui doit être publiée dans un journal, c’est vers lui que tout le monde se tourne pour qu’il dénoue le problème (bien que dans les faits, c’est surtout le très chou Martin Guildbreaker qui se tape tout le boulot).

C’est la liste des choses à faire, une liste infinie. Elle nous préserve de la suffisance. Il n’est pas facile de faire perdurer une race de vocateurs dans un monde aussi confortable.

Ce volet là du livre m’a beaucoup plu. Parce que j’ai beaucoup aimé Mycroft bien sur, mais aussi parce que c’est une petite intrigue sympathique qui permet de faire connaissance avec l’univers sans trop se prendre la tête.
J’ai adoré les révélations faites au fur et à mesure du récit, découvrir les différentes ruches et notamment les Utopistes. Et bien sur Saladin et la révélation du passé de Mycroft.
Mais il y a aussi un autre volet qui est développé avec l’arrivée du sensayer Carlyle, un autre personnage qui m’a bien plu au premier abord avant de totalement m’indifférer, et la présence de Bridger, un enfant qui a des pouvoirs, et qui m’est un peu passé au dessus de la tête. Mais j’aurai sans doute pu passer outre s’il n’y avait pas eu tout le reste.

Terra Ignita peut au premier abord nous sembler un monde parfait, celui dans lequel l’humanité a trouvé un équilibre et où chacun peut vivre selon ses principes. Mais dans le fond, rien n’a changé.
Le monde est en réalité régi par des personnes qui vivent selon les principes des Lumières du XVIIIème siècle, Rousseau, Voltaire, l’amour libre et tout ce qui s’en suit.
Et si on essaie de nous faire croire que tout a évolué vers plus d’égalité, avec l’interdiction de parler de religion dans un groupe de plus de deux personnes afin d’éviter tout prosélytisme ou avec un récit genré au neutre par exemple, il y a tellement d’exceptions qu’on retombe dans quelque chose de bien plus proche de nous que ce qu’on veut nous faire croire.

On en arrive à quelque chose qui devient compliqué très artificiellement alors qu’au contraire tout est très simple. On a bien de grandes avancées scientifiques, et des Utopistes dont j’ai aimé la façon très … utopiste de voir les choses (Aldrin et Voltaire sont terriblement mystérieux et j’ai adoré ça). Mais à l’arrivée, ça m’a surtout donné l’impression d’être une grande construction artificielle pour cacher que, dans le fond, les humains sont toujours les mêmes, et toutes les digressions pour arriver à cette conclusion ne m’ont pas du tout intéressée.

Terra Ignota – Tome 1 : Trop semblable à l’éclair et Tome 2 : Sept redditions
Ada Palmer
Le Bélial’

5 réflexions sur “Terra Ignota – Tome 1 : Trop semblable à l’éclair et Tome 2 : Sept redditions

  1. Haha tu pointes justement ce pour quoi je n’ai malheureusement pas adhérer, le vide de la forme et la grandiloquence égocentrique de la plume de l’autrice. A trop vouloir se faire mousser en disant qu’on fait un titre profond, on en oublie le fond justement ^^: Dommage parce qu’effectivement il y a avait de belles promesses, notamment autour du personnage de Mycroft.

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