Aliss

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Il était une fois…
Alice, une jeune fille curieuse, délurée, fonceuse et intelligente de Brossard. À dix-huit ans, poussée par son besoin d’affirmation de soi, elle décide qu’il est temps de quitter le cégep et le cocon familial pour aller vivre sa vie là où tout est possible, c’est-à-dire dans la métropole.
À la suite d’une rencontre fortuite dans le métro, Alice aboutit dans un quartier dont elle n’a jamais entendu parler et où les gens sont extrêmement bizarres. Mais c’est normal, non ? Elle est à Montréal et dans toute grande ville qui se respecte, il y a plein d’excentriques, comme Charles ou Verrue, d’illuminés, comme Andromaque ou Chess, et d’êtres encore plus inquiétants, comme Bone et Chair…
Alice s’installe donc et mord à pleines dents dans la vie, prête à tout pour se tailler une place. Or, elle ne peut savoir que là où elle a élu domicile, l’expression être « prêt à tout » revêt un sens très particulier…

Barre-de-séparation

Je n’y connais rien en littérature d’horreur canadienne et ce livre m’a été prêté par un ami qui aime énormément l’auteur, l’occasion pour moi de tenter quelque chose d’un peu nouveau.
Et à l’arrivée je suis très perplexe pare que si je n’ai pas passé un mauvais moment de lecture, je n’en ai pour autant ressenti aucune satisfaction.

Notre héroïne c’est Aliss, une version moderne de l’Alice bien connue, qui s’enfuit de chez elle pour grandir et en apprendre plus sur elle-même et qui se retrouve dans un quartier isolé de Montréal, uniquement accessible par métro. Un quartier étrange, avec des règles étranges, ses habitants étranges, son univers étrange.
Un endroit où règnent le sexe et la drogue, les Micro et les Macro, parfaites analogies du gâteau et du champignon pour grandir ou rapetissir de Lewis Caroll.
Mais ce n’est pas le seul point commun puisqu’il y a aussi les personnages qui sont des reflets de leurs modèles et, parmi eux, cette fameuse Aliss pour laquelle je n’ai pas réussi le moindre instant à compatir à ses malheurs. Il lui en arrive pourtant, mais je trouvais que le personnage était tellement égoïste qu’elle n’en était pas attachante et elle pouvait traverser les pires horreurs que j’y étais indifférente, tout comme à ses questionnements internes et philosophiques autour d’ouvrages qu’elle n’a manifestement pas compris.

Alors il reste le reste, une excellente imagination de l’auteur notamment pour transposer un conte ultra connu à une réalité contemporaine, l’originalité de l’introduction et de la conclusion à base d’interviews des proches d’Aliss, un récit qui s’enfonce de plus en plus dans le glauque et le sordide au point qu’on a envie d’en sortir pour réussir à respirer et le personnage de Chess, analogue au Chat du Cheshire, qui passe pour être complètement déconnecté de ce qui se déroule mais qui est sans doute celui qui possède le plus de lucidité et que j’ai été très contente de croiser à quelques occasions au cours de ma lecture.

Aliss
Patrick Senécal
Fleuve Noir

12 réflexions sur “Aliss

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