La séquence Aardtman

aardtman

Dans ce monde futuriste, les humains ne sont plus que quelques millions sur terre et les bots sont depuis les lois d’autonomie, privilégiés par la société. Parallèlement, pour découvrir l’univers, des vaisseaux explorent l’espace à la recherche de planètes à ensemencer.

Deux récits se succèdent. Celui qui raconte Roz, un homme transgenre qui se réveille à bord d’Arime, un vaisseau spatial autogéré ; et celui d’Asha, une bot transgenre qui épouse la cause des bot, exprimant leurs ressentis corporels, étudiant l’incarnation des intelligences et leur finitude. Roz et Asha ne se connaissent pas. Mais quand Alex, l’IA du vaisseau de Roz vrille de manière inexplicable pour être remplacée par une autre, la connexion s’établit.

Barre-de-séparation

Etant quelqu’un de bassement matérialiste, je n’étais pas vraiment attirée par ce livre dont la couverture ne me plaisait pas beaucoup jusqu’à ce que j’entende l’auteur dans une conférence. Il avait l’air tellement passionné par son sujet que j’ai fini par me laisser tenter.

La séquence Aardtman est un livre bien lourd et bien costaud de science-fiction qui nous parle de notre futur, dans lequel la Terre s’est peu à peu dépeuplé et où les bots ont acquis un statut d’autonomie.
On y suit Asha, sur Terre, qui milite et qui écrit beaucoup sur le corps. Et Roz, sur un vaisseau spatial parti pour trouver une autre planète à terraformer.
Il ne se passe pas grand chose, on se contente de suivre leur quotidien, les petites batailles quotidiennes sur Terre, l’impression que dans l’espace, dans leur vaisseau, les humains sont bien plus vivants.

– Tu me demandes si on peut aimer être seul et souffrir de la solitude en même temps ?

Le récit est entrecoupé de focus dans le passé sur d’autres personnages qui ont permis aux bots d’émerger en tant qu’entités autonomes, mais je n’ai pas trouvé ça très intéressant, ce que je voulais savoir étant essentiellement si Asha pouvait trouver un peu de bonheur et si le vaisseau allait pouvoir réussir à repartir alors que son intelligence artificielle venait de disparaitre. J’ai bien compris que les évènements dans le passé avaient eu une influence sur ceux se passant dans le récit, mais à chaque fois j’avais envie de revenir aux intrigues principales.

Les deux personnages sont très sympathiques, leur entourage aussi, et ils permettent de tenir au milieu de quelque chose qui passe sans cesse de l’espoir au marasme, notamment grâce à l’humour d’Asha et la bienveillance d’à peu près tout le monde.
On n’est pas dans de la lecture légère, pour la plage, mais ce n’est pas pour autant pesant ou indigeste. Il y a surtout énormément de réflexions faites sur le corps, sur l’incarnat, sur le logement et sur tout un système économique qui fonctionne avec des points indispensables dans une vie qui ne tourne qu’autour de ça.
C’est un livre qui pose beaucoup de questions, qui n’apporte pas toutes les réponses, mais qui le fait avec beaucoup de volonté et sans porter de jugement, ce qui est très rafraichissant.

La séquence Aardtman
Saul Pandelakis
Editions Goater

Publicité

3 réflexions sur “La séquence Aardtman

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s