Broadchurch – Saison 3

Ellie Miller et Alec Hardy mènent une nouvelle investigation importante à Broadchurch. Cette fois, il n’est pas question de meurtre, mais d’une affaire d’agression sexuelle et Hardy a peur que la victime ne soit que la première. Retrouver le responsable devient une course contre la montre.

Après une deuxième saison virant plus à la série judiciaire, Broadchurch revient vers ses fondamentaux avec cette troisième saison traitant d’un viol survenu dans la petite ville.

Les Latimer et leur entourage ne sont pas mis de côté et j’ai aimé voir les répercussions de la mort de Danny plusieurs années après.
On a trop tendance dans les séries à s’arrêter dès la résolution d’un meurtre. Ici, on connaît le coupable même s’il a été innocenté par le tribunal, mais c’est intéressant de voir que Beth et Mark n’ont pas eu du tout la même façon de gérer leur deuil. Si l’une a accepté de recommencer à vivre, notamment parce que ses deux filles sont toujours là, ce n’est pas le cas de Mark qui se morfond toujours dans le passé.

Mais le cas principal qui va donc occuper Miller et Hardy, c’est donc cette histoire de viol qui vient de nouveau secouer toute la communauté.
Ce cas est encore plus pertinent à l’heure actuelle où la parole des victimes commence à être un peu plus entendue et il est très agréable d’avoir à faire à deux policiers qui croient sans aucune réserve Trish.

A aucun moment ils ne remettent sa parole en doute ou les difficultés qu’elle traverse et c’est un message très positif à entendre et partager, d’autant plus qu’il ouvre la voie à d’autres femmes pour venir dénoncer ce qu’elles ont vécu.
Pour autant, les paroles déplacées que peuvent avoir certaines personnes ne sont pas ignorées tout comme les clichés qui peuvent être sortis dans pareille circonstance.

Les suspects ne sont plus les mêmes que pour la première affaire, on retrouve donc de nouveaux mystères et secrets et on navigue un moment afin de découvrir la vérité qui, comme à l’habitude de la série est glaçante.
La série a choisi une solution qui est loin d’être la plus facile et je l’admire pour avoir osé partir dans cette direction.

Outre la résolution de son intrigue, une place importante est accordée à la victime et, comme toujours, il est intéressant de voir comment elle peut tenter de se reconstruire et les répercussions de son viol sur son entourage et les réactions de la communauté.

Mais, au delà de son scénario, Broadchurch a toujours brillé par son interprétation.
David Tennant et Olivia Coleman sont parfaits. Ils apportent toujours une pointe d’humanité dans leur enquête et ils sont surtout extrêmement drôles.
Julie Hesmondhalgh est également parfaite dans son rôle de victime.
Je n’en oublie pas pour autant les autres habitants et notamment le Révérend Paul Coates qui m’a toujours beaucoup touchée même s’il est cette fois bien plus à la marge de l’histoire.

Et puis il y a encore et toujours cette lumière et une photographie splendide.
Il y a la mer bien sûr, mais cette saison se focalise également sur l’intérieur des terres et c’est beau de voir ces paysages.
Ce sera sans doute l’image que je retiendrai le plus de cette série, dont le genre policier est bien trop souvent associé à la noirceur et la tristesse.

• Saison 2