L’if et la rose

l'if et la rose

Comment John Gabriel, ancien candidat au Parlement, un opportuniste, séducteur, homme à femmes et grand buveur, a-t-il pu devenir celui que l’on nomme le père Clément, saint homme dont l’altruisme exemplaire est admiré et reconnu de tous ?
Revenant sur sa propre vie, Hugh Norreys raconte comment ce personnage charismatique marqua la petite ville de Saint-Loo et bouleversa la vie de nombre de ses habitants. Parmi eux, Isabella Charteris, une belle jeune femme aristocratique, silencieuse et mystérieuse, menant une vie paisible dans un château, avec trois vieilles dames pour seule compagnie. Norreys en tomba amoureux, mais il ne fut pas le seul.

Merci à Net Galley et au Livre de Poche pour ce partenariat.

Barre-de-séparation

Agatha Christie n’a pas écrit que des romans policiers.
Entre les aventures d’Hercule Poirot, Miss Marple ou les Beresford, elle s’est aussi essayé à d’autres styles, en utilisant un nom d’emprunt.

La Seconde Guerre Mondiale est terminée et les personnages sont bien moins guindés qu’auparavant.
Ils se tutoient, font des études, parlent de divorce et même de s’enfuir avec quelqu’un d’autre alors qu’ils sont mariés.

Malgré tout, ils ressemblent tout de même aux grands stéréotypes qu’Agatha Christie a l’habitude d’utiliser comme les vieilles veuves, les femmes malheureuses, les héros de guerre, les jolies jeunes filles et l’infirme qui observe tout le monde d’un œil extérieur.

L’innovation la plus importante vient peut être du couple Teresa et Robert, qui semblent mal assortis mais qui sont profondément heureux et surtout terriblement clairvoyants.

Et puis il y a le Major Gabriel. Un parvenu persuadé qu’il va gagner les prochaines élections et qu’il pourra ensuite vivre tranquillement.

Il n’y a pas de meurtre à résoudre mais il y a tout de même un mystère qui occupe le roman :
Qu’est ce qui a pu se passer pour que Hugh Norreys déteste autant John Gabriel ?
Quel est le drame qui s’est joué à Saint Loo pendant la campagne électorale ?

Ce roman, c’est une chronique campagnarde parfaitement orchestrée, entre haine, amour et admiration.
C’est aussi une belle représentation des Cornouailles et les références à Shakespeare sont très judicieuses.

C’est pourquoi, quand vient le temps du châtiment, quand Iago doit payer, Shakespeare épargne son orgueil. Il le laisse conserver la seule chose qui lui reste : son silence.

Gabriel est détestable, haïssable et, en même temps, terriblement magnétique.
Tout comme pour Iago, ça sera sa tragédie.

L’if et la rose
Mary Westmacott
Le Livre de Poche

anglais 2016

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